Deuxième partie:
La classification périodique des éléments
chimiques.
Plan du cours sur la classification périodique des éléments chimiques.
Retour au début du cours d' atomistique.
I.1. Rappels.
I.2. La classification périodique aujourd' hui.
II. Les quatre nombres quantiques: carte d' identité de chaque électron de l' atome.
II.1. Le nombre quantique principal, n.
II.2. Le nombre quantique secondaire, l.
II.3. Le nombre quantique magnétique, m.
II.4. Le nombre quantique de spin, s.
II.5.
Solutions exactes de l' équation de SCHRÖDINGER. Calculs élémentaires
sur la fonction d' onde Y.
III. Construction du tableau périodique.
III.1. La première
période.
III.2. La
deuxième période.
III.3. La troisième
période.
III.4. La quatrième
période.
III.5.
Périodicité des propriétés.
III.5.1. Le bloc s.
III.5.2. Le bloc p.
III.5.3. Le bloc d.
III.5.4. Le bloc f.
III.6. Evolution des propriétés.
III.6.1. Rayons atomiques.
III.6.2.
Energie de première ionisation des atomes.
III.6.3. Affinité
électronique.
IIII.6.4. Echelle
d' électronégativité de PAULING.
III.6.5. Evolution du caractère covalent au sein
de la classification périodique.
III.6.5.1. Cas des oxydes.
III.6.5.2. Cas des chlorures.
I.
Historique.
Retour
au plan du cours sur la classification périodique.
La première classification systématique
des éléments chimiques a été publiée
en Russie, à Saint-Pétersbourg, en 1869, par Dimitri Ivanovitch
MENDELEIEV.
Avant lui déjà d' autres savants avaient
remarqué l' analogie des propriétés de certains éléments
chimiques.
MENDELEIEV a eu l' idée de classer ces éléments
par ligne (aujourd' hui ce serait par colonne) lorsqu' ils présentaient
une analogie dans leurs propriétés chimiques.
De façon périodique il les plaçait
sur sa classification en tenant compte de leur masse atomique croissante.
Bien entendu à l' époque il n' était
pas question de protons, ni d' électrons, ni de neutrons, et donc
c' est seulement grâce aux masses atomiques, aux règles des
proportions, que MENDELEIEV a pu mener à bien ce classement.
Aujourd' hui le tableau périodique des éléments
chimiques est construit à partir du numéro atomique croissant
des divers éléments.
I.1. Rappels.
En classe de Seconde les notations K, L, M, N, avaient
été introduites lors de l' étude de la structure de
l' atome.
Pour chaque couche on avait alors associé un nombre
entier non nul n, appelé "nombre quantique principal", et
qui permettait d' accéder au nombre maximal d' électrons
que pouvait contenir une couche donnée.
Ce nombre maximal d' électrons était égal
à 2.n2.
En classe de Seconde l' étude de la classification
périodique se bornait à l' étude des 20 premiers éléments
chimiques et l' on arrivait alors à:
. | Colonne des alcalins | Colonne des alcalino-terreux | . | . | . | Colonne des chalcogènes | Colonne des halogènes | Colonne des gaz rares (noble gases en anglais) |
Première période.
n = 1 |
H | . | . | . | . | . | . | He |
Structure électronique | (K)1 | . | . | . | . | . | . | (K)2 |
Deuxième période.
n = 2 |
Li | Be | B | C | N | O | F | Ne |
Structure électronique | (K)2(L)1 | (K)2(L)2 | (K)2(L)3 | (K)2(L)4 | (K)2(L)5 | (K)2(L)6 | (K)2(L)7 | (K)2(L)8 |
Troisième période.
n = 3 |
Na | Mg | Al | Si | P | S | Cl | Ar |
Structure électronique | (K)2(L)8(M)1 | (K)2(L)8(M)2 | (K)2(L)8(M)3 | (K)2(L)8(M)4 | (K)2(L)8(M)5 | (K)2(L)8(M)6 | (K)2(L)8(M)7 | (K)2(L)8(M)8 |
Quatrième période.
n = 4 |
K | Ca | . | . | . | . | . | . |
Structure électronique | (K)2(L)8(M)8(N)1 | (K)2(L)8(M)8(N)2 | . | . | . | . | . | . |
On avait dit alors qu' on classait sur une même
colonne les éléments qui avaient la même structure
électronique de leur couche externe.
Ainsi, par exemple pour les métaux alcalins, on
avait parlé de "famille" car le lithium, le sodium et le potassium
avaient uniquement un électron sur leur couche externe.
On s' était alors rendu compte que ces éléments
d' une même colonne, quoique "différents", pouvaient, par
exemple, conduire tous les trois à un cation monovalent:
I.2. La classification périodique aujourd' hui.
Dans le chapitre précédent j' ai parlé de l' équation de SCHRÖDINGER (1926), en insistant sur le fait qu' elle traduisait la conservation de l' énergie (cinétique et potentielle) en mécanique de l' infiniment petit, c' est à dire en mécanique quantique.
Il a fallu introduire un artifice de calcul, la fonction d' onde Y, lorsqu' on a voulu déterminer les différents niveaux d' énergie d' un atome tel que l' atome d' hydrogène.
Cette fonction d' onde Y n' a AUCUN SENS PHYSIQUE mais, en revanche son carré, Y2, intégré sur tout l' espace, oui. Il nous renseigne sur les zones de probabilité de présence maximale des électrons d' un atome qui ont une énergie E donnée.
La quantité Y2.dV correspond à la probabilité élémentaire dP de trouver un électron dans l' élément de volume dV.
Y2.dV = dP
C' est un résultat très important à retenir.
On aura alors:
La valeur de 1 pour l' intégrale précédente signifie que pour une énergie E donnée attachée à un électron il y a une probabilité de 1, c' est à dire de 100 % , de le trouver dans tout l' espace.
Bien entendu si on restreint les limites de l' espace cette probabilité sera inférieure à 1.
Pour l' atome d' hydrogène on écrira alors:
L' opérateur hamiltonien H correspond à la somme de deux termes, l' énergie potentielle et l' énergie cinétique, considérés non pas comme des scalaires mais comme des produits faisant intervenir la fonction d' onde Y et sa dérivée seconde Y".
A partir de la résolution de l' équation différentielle à coefficients A et B non constants pour l' atome d' hydrogène:
Par permutation circulaire on retrouve les mêmes
orbitales dans les plans Oxz et Oyz.
Soit:
Enfin, dans la plan O xy il y a encore une orbitale d, qui, cette fois, a ses fuseaux parallèles aux axes Ox et Oy:
On constate qu' on est loin des orbites circulaires prévues par BOHR dans son modèle.
Dans cette nouvelle mécanique, la mécanique quantique, toute notion de trajectoire disparaît, au profit de la notion de probabilité de présence.
Retour
au plan du cours sur la classification périodique.
II. Les quatre nombres quantiques: carte d' identité des électrons d' un atome.
Retour au plan du cours sur la classification périodique.
L' équation de SCHRÖDINGER admet, pour sa
résolution, des solutions qui introduisent la notion de "nombre
quantique".
En fait, il en faut quatre pour décrire de façon
complète et univoque un électron donné.
II.1. Le nombre quantique principal n.
C' est un entier naturel, non nul. Il peut prendre les valeurs 1, 2, 3, 4 etc....
Il nous renseigne en quelque sorte sur la place relative qu' occupe un électron dans l' atome.
Si n est petit alors l' électron a de fortes chances
de se trouver proche du noyau.
Au contraire, si n est grand, l' électron est
beaucoup plus éloigné du noyau.
Le nombre n est alors associé intimement à l' énergie de l' électron.
Dans un atome polyélectronique les électrons qui auront comme premier nombre quantique une valeur faible de n seront beaucoup plus difficiles à arracher que ceux dont le nombre quantique n sera grand.
II.2. Le nombre quantique secondaire l.
Il nous renseigne, en quelque sorte, sur la forme des
zones de probabilité de présence de l' électron.
C' est un entier naturel, éventuellement nul,
et , en tout cas, strictement inférieur à n, pour n donné:
Valeur de l | Nom de l' orbitale atomique correspondante |
0 | s |
1 | p |
2 | d |
3 | f |
II. 3. Le nombre quantique magnétique m.
En quelque sorte il nous renseigne sur l' orientation dans l' espace des zones de probabilité de présence. C' est un entier relatif, éventuellement nul.
On aura:
On aura alors la correspondance suivante entre les désignations
des orbitales (nombre quantique l) et les différentes orientations
possibles de celles ci (nombre quantique m):
Orbitale | Valeurs de l | Orientations possibles | Valeurs de m | Désignation des orbitales obtenues |
s | 0 | 1 | 0 | orbitale s |
p | 1 | 3 | - 1; 0; + 1 | orbitale px ; orbitale py ; orbitale pz . |
d | 2 | 5 | - 2; - 1; 0; + 1; + 2 | orbitale d xy ; orbitale d xz ; orbitale d yz ; orbitale d x2 - y2 ; orbitale d z2. |
f | 3 | 7 | - 3; - 2; - 1; 0; + 1; + 2; + 3 | Ne portent pas de désignation particulière. |
II.4. Le nombre quantique de spin s.
Il a été introduit par le physicien anglais DIRAC afin de traiter le comportement de l' électron en mécanique quantique relativiste.
De façon beaucoup plus sommaire il nous renseigne sur le mouvement propre de l' électron en présence d' un champ magnétique B externe.
On quantifie ce mouvement en deux valeurs:
Le spin de l' électron prendra les valeurs
+ 1 / 2 et - 1 / 2 .
Ainsi, chaque électron aura sa description quantique
assurée par un quadruplet unique: le quadruplet n, l, m et s.
Soit la notation:
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II.5. Solutions exactes de l' équation de SCHRÖDINGER. Calculs élémentaires sur les fonctions d' onde.
Retour au plan du cours sur la classification périodique.
Je vais, à titre d' illustration, sans que cela
crée une panique insurmontable chez les étudiants,
donner à présent la solution mathématique exacte des
solutions de l' équation de SCHRÖDINGER pour l' atome d' hydrogène
et les ions hydrogénoïdes, pour les premiers états énergétiques
(fondamental et excités), maintenant que les quatre nombres quantiques
sont introduits.
Nombre quantique principal
n |
Nombre quantique secondaire
l |
Nombre quantique magnétique
m |
Orbitale atomique | Partie radiale R(r)
de Y. |
Partie angulaire q(q).F(f) de Y. |
1 | 0 | 0 | 1s | 2.(Z/a0)1.5.exp(-Z.r/a0) | 1/[2.(p)0.5] |
2 | 0 | 0 | 2s | [1/(2)0.5].(Z/a0)1.5.[1 -( Z.r/2.a0)] | 1/[2.(p)0.5] |
2 | 1 | 0 | 2p(0), ou 2pz | [1/[2.(6)0.5]].(Z/a0)1.5.(Z.r/a0).exp(-Z.r/2.a0) | [(3)0.5.cosq].[2.(p)0.5] |
2 | 1 | 1 | 2p(1), ou 2px | [1/[2.(6)0.5]].(Z/a0)1.5.(Z.r/a0).exp(-Z.r/2.a0) | [(3)0.5.sinq.cosf].[2.(p)0.5] |
2 | 1 | -1 | 2p(-1), ou 2py | [1/[2.(6)0.5]].(Z/a0)1.5.(Z.r/a0).exp(-Z.r/2.a0) | [(3)0.5.sinq.sinf].[2.(p)0.5] |
A partir de la décomposition en coordonnées
sphériques (r; q; f)
de la fonction d' onde Y, telle qu' elle est
donnée dans le tableau qui précède, on exprimera
Y2
,et surtout Y2.dV, qui est seule
à avoir un sens physique, à savoir la probabilité
élémentaire dP de trouver un électron dans un élément
de volume dV.
On donnera comme résultat mathématique
l' expression en coordonnées sphériques de l' élément
de volume différentiel dV:
Ce résultat est à retenir. Il sera démontré
en cours de mathématiques.
Afin de décrire l' ensemble de l' espace il faut
que r varie de 0 à l' infini, que q varie
de 0 à p, et que f
varie
de 0 à 2.p.
On prendra comme exemple pour les calculs la fonction d' onde Y 1s.
Etude de la fonction Y 1s.
La fonction admet une partie angulaire Q(q).F(f)
qui reste constante, quelles que soient les valeurs de q
et
de f.
La seule partie qui variera sera donc la partie radiale
R(r).
On comprend alors mieux que si la partie radiale est seule à varier, la probabilité de présence de l' électron dans l' élément de volume dV sera la même pour toutes les régions de l' espace pour r donné. A ce moment là on comprend qu' on obtient une géométrie sphérique puisqu' on promène en quelque sorte un vecteur de longueur r selon toutes les directions de l' espace: une sphère de rayon r est alors engendrée.
Comme la partie angulaire est toujours positive le signe
de la fonction Y 1s sera celui donné
par sa partie radiale.
La partie radiale de Y 1s
est toujours positive car c' est une fonction exponentielle de la variable
r, elle même toujours positive.
Par conséquent le signe de la fonction d' onde
Y
1s sera toujours positif.
On mentionnera ce signe (soit celui de la fonction Y,
soit celui juste de la partie angulaire) dans la suite du cours lorsqu'
on traitera la théorie des orbitales moléculaires.
La fonction Y est une fonction normalisée: c' est à dire que ses parties radiale et angulaire, sommées sur tout l' espace doivent être égales à 1 chacune.
On aura alors, pour la partie radiale:
= 1
Si l' on veut calculer la probabilité P( R ) de trouver un électron à la distance R du noyau il faudra calculer l' intégrale triple suivante, étant donné que la probabilité est la même pour toutes les directions de l' espace dans le cas de la fonction d' onde Y 1s.
La probabilité de trouver l' électron à la distance R du noyau, dans le cas de l' atome d' hydrogène, devient alors égale à:
Il faut alors remplacer R(r) par son expression telle
qu' elle est donnée dans le tableau précédent, élever
au carré et calculer l' intégrale entre les valeurs 0 et
R.
On remarque alors que l' intégrande R2(r).r2
(quantité sous l' intégrale) est assimilable au produit d'
un polynôme de degré 2 et d' une exponentielle.
On sait résoudre mathématiquement l' intégrale
et on arrive alors au résultat cherché, lequel sera bien
entendu compris entre 0 et 1, c' est à dire entre 0 et 100% de probabilité
de présence.
Si l' on veut calculer la distance où la probabilité
de présence de l' électron de l' atome d' hydrogène
est maximale il faut calculer la dérivée de R2(r).r2
et l' annuler.
En effet, n' oublions pas que R2(r).r2.dr
est égal à dP dans le cas de la fonction d' onde Y
1s.
La valeur r qui annulera cette dérivée
correspondra au maximum de probabilité de présence de l'
électron dans l' atome d' hydrogène.
On trouve que cette valeur est égale à
a0, c' est à dire qu' elle correspond au rayon de la
première orbite de BOHR.
Ainsi, entre le modèle de BOHR qui donnait comme certaine la présence de l' électron à une distance r = a0 dans l' état fondamental de l' atome d' hydrogène , on arrive ici, avec la mécanique quantique, à dire que l' électron a juste une probabilité de présence maximale à la distance a0 mais que ce n' est absolument pas certain qu' il y soit toujours. Il peut aussi se trouver à une distance quelconque variant de 0 à l' infini.
Ces exemples seront vus plus en détail, au niveau
purement mathématique, en travaux dirigés.
Ne paniquez pas surtout...
Retour
au plan du cours sur la classification périodique.
III. Construction de la classification périodique.
Retour au plan du cours sur la classification périodique.
On reprendra les éléments des premières périodes puis on généralisera à l' ensemble du tableau périodique.
III.1. Première période.
La première période se définit par
le nombre quantique principal n = 1.
Lorsque n = 1 on parle indifféremment alors de
couche K.
III.1.1.Elément hydrogène. Symbole
H.
Z = 1
Structure électronique vue au lycée: (K)1.
Comme n = 1 alors l vaut forcément 0.
Si l vaut 0 alors m vaut également 0.
Le spin de l' électron unique de l' atome d' hydrogène vaut + 1 / 2 dans l' état fondamental.
Le quadruplet de l' électron unique de l' atome d' hydrogène pris dans son état fondamental est:
(1; 0; 0; 1 / 2 )
On remarquera alors que l' électron est dans la couche n = 1.
Il est alors dans l' orbitale s correspondante. Comme cette orbitale est relative à la couche n = 1 on dira que l' électron se trouve dans l' orbitale 1s.
Cette orbitale 1s est unique car m = 0.
Le spin de l' électron unique sera + 1 / 2 dans l' état fondamental. C' est ce qu' on appellera la règle de HUND, l' un des principes fondamentaux de la construction du tableau périodique. On la verra plus en détail plus avant.
On représentera l' ensemble de ces résultats dans une case, appelée case quantique, qui est symbolisée par un carré contenant l' électron.
Afin d' indiquer que l' électron a un spin de + 1 / 2 on figurera une flèche verticale pointée vers le haut.
La représentation de la case quantique relative
à
l' électron de l' atome d' hydrogène dans son état
fondamental sera alors:
![]() |
Orbitale 1s |
n = 1; l = 0; m = 0. |
On écrira alors la structure électronique de l' électron unique de l' atome d' hydrogène, pris dans son état fondamental, comme suit:
1 s 1
III.1.2. Elément hélium. Symbole
He.
Z = 2.
Structure électronique vue au lycée:
(K)2.
Il faut donc rajouter un électron par rapport à l' hydrogène.
On doit alors respecter la règle de PAULI qui stipule que:
Dans un atome il ne peut pas y avoir deux électrons distincts qui soient décrits par les quatre mêmes nombres quantiques.
Ici, il faudra mettre le second électron avec un spin égal à - 1 / 2 . On dit que le spin est alors "antiparallèle".
On aura alors:
![]() |
Orbitale 1s |
n = 1; l = 0; m = 0. |
Les deux électrons de l' atome d' hélium constituent alors ce qu' on appelle le phénomène de "diamagnétisme". Au niveau des propriétés magnétiques de la matière le diamagnétisme se distingue très fortement du paramagnétisme.
Diamagnétisme contre paramagnétisme, ces questions auront permis d' élucider la structure électronique de la molécule de dioxygène O2: la théorie de LEWIS s' était avérée fausse dans la description de cette molécule et ce sera la théorie des orbitales moléculaires qui permettra de l' élucider, du moins de façon plus que satisfaisante. A suivre...
Retour
au plan du cours sur la classification périodique.
Retour au plan du cours sur la classification périodique.
Lorsqu' on doit placer un troisième électron
et décrire ce qui va être le lithium on voit avec les cases
quantiques qu' on ne peut pas mettre d' électron supplémentaire
dans la case de l' hélium. Cela impliquerait une violation du principe
de PAULI puisqu' il y aurait forcément deux électrons qui
seraient décrits par les quatre même nombres quantiques, ce
qui n' est pas possible.
Le troisième électron va donc être
obligé de se placer sur une nouvelle case quantique, laquelle appartiendra
à la couche n = 2.
III.2.1. Elément lithium. Symbole Li.
Z = 3.
Structure écrite au lycée: (K)2(L)1.
Les deux premiers électrons vont se placer sur la couche n = 1, c' est à dire la couche K.
On aura n = 1. D' où l = 0 d' où une orbitale
s, 1s ici, en l' occurence.
Comme l = 0 alors m = 0 d' où l' existence d'
une seule orbitale 1s.
Les deux électrons pouvant être mis dans
l' orbitale 1s auront respectivement pour spin les valeurs +0.5 (spin "parallèle")
et - 0.5 (spin "antiparallèle").
On attaque le niveau n = 2 maintenant, c' est à dire la couche L.
Comme n = 2 alors on aura deux valeurs de l: l = 0 et l = 1.
A partir de là on peut introduire la notion de "sous-couche".
Une "sous-couche" c' est une partie de la couche de nombre quantique principal n, qui a une valeur de l donnée.
On parlera de la sous-couche 2s pour le couple (n; l)
égal à (2; 0) et on parlera de la sous-couche 2p pour le
couple (n; l) égal à (2; 1).
Dans le cas de la couche K, avec n = 1, on n' avait qu'
une sous-couche, la sous-couche correspondant à l = 0, c' est à
dire l' orbitale 1s. Dans ce cas, on avait identité parfaite entre
couche et sous-couche. C' est la seule fois où cela se présentera.
On commencera d' abord et ce, toujours, par remplir dans le sens des valeurs croissantes de l.
Donc pour n = 2 on aura d' abord l = 0. Ce sera l' orbitale
2s.
Elle est unique car m = 0.
L' électron qui se mettra à l' intérieur
se positionnera avec un spin parallèle, afin de respecter la règle
de HUND qui précise que dans une sous couche donnée les électrons
tendent à se positionner avec un spin parallèle avant de
s' apparier de façon parallèle-antiparallèle.
On aura alors, pour les trois électrons de l' atome
de l' élément lithium:
![]() |
![]() |
|
Orbitale 1s | Orbitale 2s | |
n =1; l =0; m= 0; s = +0.5 et s = -0.5. | n =2; l =0; m =0; s = + 0.5. |
On notera la structure électronique du lithium dans son état fondamental:
III.2.2. Elément béryllium. Symbole
Be.
Z = 4.
Structure électronique vue au lycée: (K)2(L)2.
On doit rajouter un électron dans l' orbitale
2s, c' est à dire dans la sous-couche 2s.
![]() |
![]() |
|
Orbitale 1s | Orbitale 2s | |
n=1; l=0;m=0; s = +0.5 et s -0.5 | n =2; l =0; m =0; s = 0.5 et s = -0.5. |
Structure électronique vue au lycée: (K)2(L)3.
On ne peut donc pas, en vertu du principe de PAULI, placer
un électron supplémentaire dans l' orbitale 2s: on aurait
alors deux électrons qui seraient décrits par les qutre mêmes
nombres quantiques.
Il faut donc faire intervenir la sous-couche supplémentaire,
relative à n = 2 et à l =1, la sous-couche 2p.
C' est une nouveauté par rapport à ce qui a été vu au lycée, à savoir qu' au lycée la notation (L)3 dans (K)2(L)3 ne permettait pas de distinguer couche et sous-couche. Maintenant c' est fait: il y aura la sous-couche 2s et la sous couche 2p, par exemple.
Comme m prend, lorsque l = 1 les valeurs -1; 0 et +1,
il y aura trois orbitales 2p, c' est à dire trois cases quantiques
2p, les cases "2px", "2py" et "2pz".
On aura alors:
![]() |
![]() |
![]() |
. | . | ||
Orbitale 1s | Orbitale 2s | Orbitale 2px | Orbitale 2py | Orbitale 2pz | ||
n =1; l =0; m =0. | n =2; l =0; m =0. | n =2, l =1; m = -1. | n =2; l =1; m = 0. | n =2; l =1; m = +1. |
Structure électronique vue au lycée: (K)2(L)4.
On rajoute un électron supplémentaire par
rapport au béryllium. En respectant la règle de HUND cet
électron se positionnera dans la case quantique (ou orbitale) 2py
avec un spin "parallèle" (valeur +0.5) et non pas dans la case quantique
2px avec un spin antiparallèle (valeur -0.5).
On aura alors:
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
. | ||
Orbitale 1s | Orbitale 2s | Orbitale 2px | Orbitale 2py | Orbitale 2pz | ||
n =1; l =0; m =0. | n =2; l =0; m =0. | n =2; l = 1; m = -1 | n =2; l = 1; m = 0. | n = 2; l = 1; m = +1. |
On aura alors pour structure électronique du carbone, pris dans son état fondamental:
III.2.5. Elément azote. Symbole N. Z = 7.
Structure électronique vue au lycée: (K)2(L)5.
On rajoute un électron dans la case quantique
2pz.
On arrive alors à:
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
||
Orbitale 1s | Orbitale 2s | Orbitale 2px | Orbitale 2py | Orbitale 2pz | ||
n =1; l = 0; m = 0. | n = 2; l = 0; m = 0. | n = 2; l =1; m = -1. | n = 2; l =1; m = 0. | n = 2; l = 1; m = +1. |
La structure électronique de l' azote, pris dans son état fondamental, est:
III.2.6. Elément oxygène. Symbole O. Z = 8.
Structure électronique vue au lycée: (K)2(L)6.
On rajoute un électron, de façon "antiparallèle"
dans la case quantique 2px, de façon à respecter le principe
de PAULI.
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
||
Orbitale 1s | Orbitale 2s | Orbitale 2px | Orbitale 2py | Orbitale 2pz | ||
n =1; l = 0; m = 0. | n = 2; l = 0; m = 0. | n = 2; l = 1; m = - 1. | n = 2; l = 1; m = 0. | n = 2; l = 0; m = + 1. |
La structure électronique de l' atome d' oxygène, pris dans son état fondamental, sera:
III.2.7. Elément fluor. Symbole F. Z = 9.
Structure électronique vue au lycée: (K)2(L)7.
On rajoute un électron supplémentaire:
il ira dans l' orbitale 2py, de façon antiparallèle, de manière
à respecter le principe d' exclusion de PAULI.
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
||
Orbitale 1s | Orbitale 2s | Orbitale 2px | Orbitale 2py | Orbitale 2pz | ||
n = 1; l = 0; m = 0. | n = 2; l = 0; m = 0. | n = 2; l = 1; m = - 1. | n = 2; l = 1; m = 0. | n = 2; l = 1; m = +1. |
On aura pour structure électronique de l' atome de fluor, pris dans son état fondamental:
III.2.8. Elément néon. Symbole Ne. Z = 10.
Structure électronique vue au lycée: (K)2(L)8.
On rajoute l' électron dans la case quantique 2pz.
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
||
Orbitale 1s | Orbitale 2s | Orbitale 2px | Orbitale 2py | Orbitale 2pz | ||
n = 1; l = 0; m = 0. | n = 2; l = 0; m = 0. | n = 2; l = 1; m = - 1. | n = 2; l = 1; m = 0. | n = 2; l = 1; m = + 1. |
La structure électronique du néon s' écrit alors:
A partir de là, pour le onzième électron, dans le cas du sodium, il va falloir envisager de le placer sur la couche M, c' est à dire qu' il va falloir aborder la couche telle que n = 3.